Les Conférences de l’ASPA font aujourd’hui la marque de l’Association, en contribuant aussi bien à informer qu’à faire rayonner l’Afrique à Sciences Po. S’adressant à un public étudiant et de chercheurs, africain, issu des diasporas ou simplement intéressé par les problématiques du continent, nos événements sont aujourd’hui ouverts à un public extérieur, du monde professionnel et des milieux académiques d’autres établissements de la capitale.
En plus de dix ans, le Pôle Conférence de l’ASPA, soucieux de porter un regard éclairant et documenté sur l’Afrique, a réussi à convier des personnalités emblématiques du Continent à venir exprimer leur point de vue et débattre sur des enjeux actuels – qu’ils soient politiques, économiques, culturels, et bien plus encore, lorsque ces sujets interpellent directement la Jeunesse que nous représentons.
À ce titre, l’ASPA a pu compter les années précédentes sur la présence de leaders africains, penseurs et intellectuels, tels que Maître Abdoulaye Wade, ancien Président de la République du Sénégal ; Son Excellence Adama Barrow, Président de Gambie ; Monsieur Daniel Kablan Duncan (alors Premier ministre de la Côte d’Ivoire); Monsieur Alain Mabanckou, écrivain et professeur à Columbia University ; ou encore Monsieur Gaël Faye, également écrivain et lauréat du prix Goncourt des Lycéens.
Notre Conférence Inaugurale pour la rentrée 2017 s’est déroulée en présence du Docteur Kako Nubukpo, ex-Directeur de la Francophonie économique et numérique à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), ancien ministre de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques du Togo.
Ainsi, cette année encore, notre Pôle se pense comme un espace de réflexion sur les problématiques du Continent africain, et cherche à renouveler les modalités d’interventions au travers d’une grande variété de thèmes, mais aussi de formats innovants (ASPATalks, ateliers étudiants, tables-rondes). L’inclusion de sujets centrés sur le Maghreb marque une volonté de réaffirmer la diversité des cultures de notre Continent et de célébrer sa pluralité. Nous collaborons également avec d’autres associations étudiantes panafricanistes dans le cadre de Conférences conjointes.
Les Conférences sont au cœur des activités de l’ASPA et ambitionnent d’alimenter la réflexion sur toutes les thématiques touchant au Continent, dans une démarche informée et engagée, au plus proche de l’actualité africaine.
Les Conférences de l’année 2017-2018
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Conférence Inaugurale de l’ASPA : « Le Franc CFA : Une entrave aux économies africaines ? »
9 Novembre 2017
À l’occasion de sa conférence de rentrée, l’ASPA est revenue sur les enjeux de cette monnaie, les problèmes inhérents qu’elle pose depuis son instauration, ainsi que les défis auxquels les économies africaines doivent désormais faire face.
Cette conférence a été menée par Mr Kako Nubukpo, économiste togolais, titulaire d’un doctorat en économie de l’université Lyon II et agrégé des Facultés de Sciences Economiques. Il a occupé plusieurs postes au Togo et dans les Institutions internationales notamment au sein du CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Par la suite il fut nommé ministre de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques au Togo de 2013 à 2015. Il est actuellement chercheur à University College, Oxford au sein du « Global Economic Governance Programme »
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Politique culturelle en Tunisie : Enjeux et perspectives post-Révolution
29 Novembre 2017
La Tunisie a été labourée de long en large par l’Histoire. Sa terre féconde recouvre les riches semences d’un passé orageux. (…) Ainsi, partout où la main de l’archéologue passe, des vestiges livrent leur secret et témoignent de prestigieuses présences. » (Abdelaziz Kacem)
Que fait-on de ces vestiges ? Quelles sont les politiques mises en place pour mettre en valeur cet immense patrimoine ? Surtout, quels ont été les impacts de la révolution entamée en 2010 sur l’identité culturelle Tunisienne ?
En présence de :
- Dr Sonia Mbarek-Rais ministre de la culture dans le 1er gouvernement de la IIeme République Tunisienne
- Monsieur Nedjmeddine KHALFALLAH, Enseignant-chercheur à Sciences Po
- SEM Ghazi GHERAÏRI, Ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO
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Esclavages en Libye et sur les routes de l’immigration : Quelles Solutions au-delà de l’indignation ?
12 Décembre 2017
La publication par CNN de vidéos filmées en Libye et mettant en scène une vente aux enchères dans ce qui a été appelé “marché aux esclaves” a provoqué une vague d’indignation à travers le monde; monde qui a encoreplongé dans l’horreur des routes de l’immigration parce que confronté aux formes d’esclavage que subissent les migrants dans leurs parcours.
Justifiée pour les uns, l’expression de cette indignation est tardive et passagère selon d’autres. Seulement, ces divergences, pour sérieuses qu’elles soient, ne doivent pas occulter les nombreuses questions incontournables soulevées par cette actualité :
Qu’est-ce qui pousse les migrants à partir et à prendre tant de risques ? Que font les gouvernements africains pour empêcher l’immigration et protéger leurs ressortissants ? Ces “marchés aux esclaves” existent-ils seulement en Libye et s’exercent-ils seulement sur les Sub-Sahariens? Quel lien est-il à établir entre ce drame, le chaos politique en Libye et les politiques de l’Union Européenne ?
La détermination des responsabilités est un impératif avant tout en ce qu’elle doit nous mener aux solutions face à ce drame.
L’ASPA a eu l’honneur de recevoir dans le cadre de cette conférence :
● M. Claudy Siar : animateur, activiste et porte-parole du Collectif Contre l’Esclavage et les Camps de Concentration en Libye, initiateur de la marche du 18 novembre.
● Mme Karine PARROT : professeur de droit privé à l’UCP et membre du bureau du GISTI (Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés)
● M. Obeid Mohamed HASSAN, professeur d’arabe ayant fait la traversée, viendra également témoigner de son expérience de la traversée migratoire via la Libye.
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Etat de droit en Afrique subsaharienne : Quelles entraves à la Justice ?
14 Mars 2018
État de droit : « Système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit ; il est fondé sur le principe essentiel du respect de ses normes juridiques, chacun étant soumis au même droit, que ce soit l’individu ou la puissance publique. »
Entre guerres civiles, exactions policières et atteintes aux droits de l’Homme, certains régimes politiques africains semblent relever bien plus du chaos que de l’État de droit. Pourtant, ce principe fondamental de nos démocraties contemporaines fut introduit et/ou réaffirmé dans les Constitutions de nombreux pays africains au cours des années 1990. Le droit se doit donc d’être un pouvoir régulateur de la puissance publique.
Aujourd’hui, la puissance publique en Afrique est-elle soumise à l’État de droit ou la contrôle-t-elle? La justice africaine peut-elle garantir l’État de droit?
L’ASPA a reçue comme intervenants :
- Maître Mamadou I. Konaté, ancien ministre malien de la Justice et des Droits de l’Homme
- Maître Amandine Ogoubi Akilotan, présidente du Réseau International des Juristes Africains
- Monsieur Louis Keumayou, Journaliste et president du Club de l’Information Africaine
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African Bloggers : Nouvelles Voix de la Jeunesse Africaine
17 Mars 2018
C’est un fait, la jeunesse africaine s’appropriee la toile. Elle s’inscrit progressivement dans l’ère digitale et change ses habitudes de consommation et de communication. Cette
génération du mobile first , qui passe 2h20 par jour en moyenne sur les réseaux sociaux, contre 1h40 devant la télévision s’est appropriée l’outil digital : elle produit l’information autant qu’elle en consomme, diffuse et partage également idées, et
contenus. Internet devient un livre interactif, un lieu d’expression, de partage et de discussion.
Les blogs, mais aussi les réseaux sociaux sont devenus des médias à part entière. De l’entertainment à l’information, ils remplissent toutes les fonctions, avec leurs promesses mais aussi leurs dangers.
Nos intervenants :
– Mylène Flicka : Cyberactiviste, fondatrice du site webTV IrawoTalents.com de promotion des jeunes talents béninois. Créé en 2015, Irawo, qui signifie “étoile” en Nago, a pour but de dénicher et de promouvoir les initiatives et personnes innovantes au Bénin et sur le reste du continent, mais surtout de donner des modèles aux jeunes
africains.
– Aminata Thior : ex-bloggueuse et booktubeuse, fondatrice du blog Leregardeminatag. Aminata, y développait ses points de vue sur la politique, la société, la littérature, l’art etc. Sa décision d’arrêter son blog permet d’initier avec du recul une discussion sur l’afro-blogging
– Adja Marieme Sy : étudiante en master Finance et Stratégie de Sciences Po Paris et diplômée du bahelor du Programme Europe-Afrique fondatrice du blog Sama Queendom. Le blog SamaQueendom, afro-identitaire, embrasse les réflexions de son auteur, Adja Marième, jeune Dakaroise, arrivée en France pour ses études. Sont abordées des réflexions sur la diaspora, le retour au pays, la perception de la femme, etc.
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Wakanda : Afrotopie, effet de mode, ou révolution culturelle ?
19 Mars 2018
L’Etat africain fictif de Wakanda, dépeint dans la nouvelle production Marvel, Black Panther renverse les codes hollywoodiens. Wakanda est un royaume afro-futuriste et afrotopique, n’ayant jamais connu la colonisation et jouissant des technologies les plus avancées.
L’Afro-futurisme naıt̂ dans les années 90 aux Etats-Unis. A la croisée des codes de la Sciences-Fiction et d’une esthétique résolument “afro”, ce mouvement sera porté par des figures
marquantes telles que Sun-Ra dans les années 60, ou encore Janelle Monae plus récemment.
Pour beaucoup, l’esthétique de ce mouvement et les personnalités qui incarnent ne sont qu’une
énième excentricité de la communauté afro-descendante dans le monde.
Pourtant, le mouvement a déjà produit son impact en Afrique, et il y trouve également des sources de renouveau et d’inspiration. Depuis les années 2000 notamment, au Nigéria en Afrique du Sud ou au Togo, nombre de bédéistes donnent vie à des super-héros 100% africains. Inspirés de mythologies locales, ils s’appellent Eru, Kwezi, Ago et sont nés et vivent sur le
continent.
Les intellectuels se sont également penchés sur la question. Achille Mbembe, décrira l’utilisation d’un “réalisme magique” et de “cosmologies non-européennes”, comme une façon pour les
peuples noirs d’interroger leur passé, pour mieux comprendre leur condition dans le présent.
L’enjeu étant de se réapproprier une histoire trop longtemps racontée par les autres, pour mieux l’inscrire dans l’avenir.
En somme, l’afro-futurisme se propose de puiser dans des codes ancestraux, afin de penser le futur dans un contexte « noir », mais aussi Africain.
Nos intervenants :
- Laurie Pezeron : Fondatrice de READ, club de lecture des Auteurs Afro
- Anna Tjé : Co-fondatrice de la revue littéraire et artistique Atayé , auteure du mémoire “les vecteurs de résilience de l’afrofuturisme et de l’afro-féminisme”, et à l’initiative du projet continu “conversations” pour le futur: la parole aux afro-françaises”.
- Yves Mintoogue, chercheur et doctorant au centre européen de sociologie et de sciences sociales de l’UniversitéParis 1 Sorbonne
- Modératrice : Aurélie Ganga, Journaliste, ex-DG MNTV & MNRadio
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Prévention et Résolution des Conflits en Afrique : Rôle de l’État et de la Société Civile
21 Mars 2018
Le Continent africain est aujourd’hui scruté par nombre d’observateurs pour son aspect sécuritaire : entre les médiations de la communauté internationale, les interventions militaires déployées dans la lutte contre le terrorisme et la création du G5 Sahel, quelles sont les actions menées pour la résolution de ces crises ? Quels sont les moyens employés par les États-mêmes en faveur de la prévention des risques de conflits ? Et surtout, dans quelle mesure les populations concernées, au travers d’initiatives de la société civile, peuvent-elles s’y engager ?
Pour cette conférence, l’ASPA a eu l’honneur de recevoir deux invités qui ont témoigné de leur expérience :
- M. Moussa MARA, ancien Premier Ministre de la République du Mali
- Dr. Sékou Khoureissy CONDE, ancien Ministre de la Sécurité de la République de Guinée et Directeur Exécutif d’African Crisis Group.